Le Château de Chambord : (re)vivez la Renaissance !

Majestueux. Imposant. Impressionnant. Les superlatifs ne manquent pas, dans la bouche des visiteurs qui découvrent le château de Chambord pour la première fois. Ou la seconde d’ailleurs, tant une seule visite sera insuffisante pour en découvrir toutes les merveilles. Avant de l’investir pour un prochain voyage hors du temps, revenons quelques siècles en arrière pour nous plonger au cœur de l’histoire du plus vaste des châteaux de la Loire.

Un symbole de la puissance royale

C’est en 1519 que François 1^er ordonne l’édification de Chambord, en lieu et place d’un château des comtes de Blois érigé au Xe siècle. La volonté du Roi de France est alors de bâtir un palais à sa gloire, après la victoire militaire de Marignan. Le château de Chambord est alors envisagé comme un simple pavillon de chasse, annexe du château de Blois. François 1^er n’y habitera d’ailleurs que 72 jours en 32 années de règne.

Il faut attendre l’avènement de Louis XIV pour que la royauté s’intéresse à nouveau réellement au château. L’aile ouest, la toiture de la chapelle ainsi que l’enceinte basse sont alors achevées. Louis XIV fera neuf séjours à Chambord, parfois accompagné de la troupe de Molière qui jouera devant lui deux comédies-ballets, dont Le Bourgeois Gentilhomme en 1670.

La Révolution nuit gravement au château ainsi qu’à son domaine : saccages et pillages se succèdent entre deux ventes aux enchères du mobilier et des boiseries. Il devient ensuite une demeure privée jusqu’à son acquisition par l’État français en 1930.

Une édification sous le signe de la Renaissance

Situé en Sologne, à 14 kilomètres à l’est de la ville de Blois et sur une courbe du Cosson, Chambord est unique en son genre. S’il est inspiré des principes géométriques de l’architecture style Renaissance définis par Alberti, sa forme globale – une enceinte avec de grosses tours d’angles – imite les châteaux forts médiévaux. L’édifice est principalement constitué de tuffeau blanc, une pierre calcaire tendre dont la porosité oblige à lancer régulièrement des chantiers de restauration.

Les historiens pensent que Léonard de Vinci, installé non loin à cette période, a apporté sa contribution à la conception. Quoi qu’il en soit, le château offre des merveilles en nombre : une façade de 156 mètres, 426 pièces et 77 escaliers, 282 cheminées et 800 chapiteaux sculptés s’élançant vers le ciel, pour une construction de 56 mètres de hauteur. Le donjon offre cinq niveaux habitables, chacun constitué de quatre appartements carrés et quatre autres dans les tours rondes.

Votre séjour aujourd’hui

Chambord est le seul domaine royal encore intact. En son parc forestier de plus de 50 kilomètres carrés entouré d’un mur d’enceinte de 32 kilomètres de long, vous pourrez à l’automne entendre – voire observer – le puissant brame du cerf. Des jardins-potagers en permaculture au vignoble, de nombreuses richesses vous attendent dès l’extérieur.

A l’intérieur, c’est un florilège indescriptible d’ornements. La Salle des Chasses, la Salle des Illustres ou encore la Salle des Rabatteurs offrent des styles différents et dignes des plus belles réalisations de la Renaissance. Sans oublier la fameuse Galerie des Trophées dont la lumière honore le domaine autour du château.

La Salle des Carrosses vous laissera admirer des voitures à cheval réalisées en 1871 pour le comte de Chambord mais jamais utilisées. Leur sellerie est l’œuvre de la maison Hermès. Le logis du Roi, l’appartement de la Reine et l’appartement de parade sont également à citer, richesses au sein d’un château qui n’en finit plus de nous émerveiller.

Si l’occasion vous est donnée, n’hésitez pas une seconde à franchir l’enceinte du château de Chambord. Son atmosphère féérique, unique en son genre, se ressent dès l’arrivée. Le bond dans le temps est intense et l’immersion totale : il ne vous reste plus qu’à vous rêver châtelain !