Partir vivre à la campagne, véritablement une bonne idée ?

Le sujet a été longuement relaté en 2020 par la presse spécialisée, dès le premier confinement : beaucoup de français résidents des grandes métropoles ont développé une envie de mise au vert. La demande auprès des agences immobilières, de logements à la campagne a grimpé en flèche, traduisant un besoin d’air et d’espace. Quelques mois de recul et un nouveau confinement plus tard, peut-on considérer que cette option de quitter les centres-villes s’avère être un pari gagnant ? Détaillons le pour et le contre.

Des atouts indéniables

Le premier point positif, effet direct dans les faits d’un éloignement des grandes villes, est une baisse notable du prix de l’immobilier. Dans un contexte durci pour l’obtention de prêts immobiliers, se tourner vers des habitations plus éloignées et moins chères peut permettre d’accéder à la propriété lorsque cela s’avère impossible en ville.

Également et motivation principale des citadins ayant passé les confinements dans leur logement de taille réduite et sans extérieur, le besoin d’espace fait apparaître la mise au vert comme un eldorado à atteindre. Un lieu de vie plus spacieux, associé à un environnement plus boisé et permettant quelques promenades sereines ont pu constituer dès le mois de mars, un objectif à atteindre avant qu’un nouveau confinement ne survienne. A raison pourrait-on dire aujourd’hui.

La migration vers la campagne est enfin dans l’ère du temps, beaucoup ressentant le besoin d’un retour à l’essentiel, de s’extirper d’une vie trop active et stressée et d’un rapprochement avec la nature. La crise sanitaire peut dans ce cadre être perçue comme un déclencheur entraînant une action rapide liée à un besoin latent non encore exprimé. Une goutte d’eau faisant déborder le vase, en somme.

Un mode de vie différent

Tout changement apporte ses effets bénéfiques, et des inconvénients qu’il faut accepter. S’il s’agit parfois de l’effet recherché, partir vivre en campagne implique par ailleurs de s’éloigner de ce qui est plaisant en ville, et ce n’est pas évident pour tout le monde. Lieux culturels, festifs ou d’activités diverses ne sont pas présents sur tout le territoire national et pourraient manquer au citadin exilé. De même que la possibilité d’utiliser les transports en commun pour naviguer facilement de l’un à l’autre.

Par ailleurs, les proches – famille ou amis – se retrouvent généralement pour partie à proximité du lieu de vie. En changer entraîne un éloignement social et un changement des habitudes qu’il convient de soupeser avant de se lancer.

Enfin, la question de l’accès au travail reste primordiale, la majorité des grandes entreprises conservant leurs sites au sein des grandes métropoles, où les compétences sont plus simples à dénicher et les infrastructures de transport plus développées. D’aucuns peuvent plaider pour un télétravail accru, mais rien ne garantit que cette pratique perdure à temps complet ou même partiel, une fois la crise sanitaire liée au coronavirus derrière nous.

Adopter une stratégie intermédiaire

Bien sûr, l’idéal serait de posséder deux propriétés, l’une en ville et l’autre plus retirée. Difficile à appliquer financièrement, cette solution peut toutefois trouver une alternative un peu moins onéreuse. Les prix de l’immobilier étant ce qu’ils sont dans les métropoles, de plus en plus de gens avisés optent pour un achat de la résidence secondaire – à la campagne donc – et la prise en location de la résidence principale.

Là encore, il faut disposer de certains moyens pour se permettre d’entretenir deux logements. Si ce n’est pas votre cas et que l’envie de verdure vous taraude, il suffira de bien choisir la localité qui deviendra votre nouvel « home, sweet home ». Plusieurs critères sont à retenir : l’intensité de la vie locale, car après tout des villes de taille moyennes voire de petites communes de campagne peuvent offrir un dynamisme au quotidien et un nombre de commerces important.

Également, la proximité immédiate d’un mode de transport en commun permettant d’accéder en un temps record à votre ancienne métropole, peut permettre de conserver votre emploi même en présentiel et d’éviter (peut-être) les embouteillages que vous aviez l’habitude d’affronter chaque matin. Pour prendre l’exemple de la capitale, de nombreuses villes à taille plus humaine sont accessibles en 30 ou 40 minutes via le transport ferroviaire. De quoi garder en outre certaines habitudes de sorties et loisirs en allongeant parfois peu la durée de transport pour s’y rendre.

Ajoutons que pour éviter de regretter un choix d’isolement, il peut s’avérer pertinent de choisir un endroit où sont déjà présents de la famille ou des amis. L’arrivée dans un lieu tout à fait neutre peut rendre difficile la période d’adaptation.

Concernant cet engouement pour la campagne observé en 2020 et bien compréhensible avec les confinements parfois vécus dans un logement exigu, l’avenir nous dira si la conclusion observée est un regret général donnant lieu à un nouvel exode rural. Dans l’attente, de nombreuses transactions immobilières apportent des projets pour les familles et un dynamisme du marché immobilier dont personne ne se plaindra !