Proposer sa maison à la location : comment se prémunir des mauvaises surprises ?

Il n’est pas rare aujourd’hui, qu’un propriétaire prenne l’initiative de louer sa propre maison dans le but d’arrondir ses fins de mois. Qu’il s’agisse d’une résidence secondaire ou de la résidence principale vacante durant les vacances, quelques précautions sont à prendre afin d’éviter de mauvaises surprises en récupérant le bien. Si vous l’envisagez, lisez attentivement nos 6 conseils pour préserver vos intérêts et votre tranquillité d’esprit.

Soyez clair sur les caractéristiques générales de votre bien 

Lors de la rédaction de votre annonce, pensez en touriste et fournissez toutes les informations utiles sur le bien et son environnement. La localisation a son importance pour fournir un repère fiable au locataire : il y a des chances qu’il ne connaisse pas la région ou la ville, aussi n’hésitez pas à informer dès l’annonce des richesses culturelles et de loisir accessibles aux alentours, la proximité de la mer ou de la montagne, etc. 

Au-delà de l’adresse, vous pouvez également fournir la liste de toutes les commodités présentes aux alentours, de la boulangerie aux bons restaurants, en passant par les supermarchés.  

Concernant le bien lui-même, soyez précis sur le nombre de pièces et leur destination. Le nombre de places assises au salon et à la grande table peut également éviter des déconvenues. L’extérieur s’il y en a un, ainsi que sa taille et sa composition, peuvent compléter votre description.  

L’idée est ici de transformer les images en mots, pour faire en sorte que le locataire potentiel soit certain de bien comprendre les photos accompagnant votre annonce. Ne laissez pas de place à l’imagination qui pourrait devenir une source de reproche !  

Listez précisément les équipements présents 

Pour faire des locataires heureux, ne les laissez pas non plus subir le manque d’un équipement important pour eux. Etablissez dès lors une liste complète des équipements présents dans le logement, qu’ils pourront compléter au besoin avec leurs propres affaires.  

Notamment, indiquez quels appareils électroménagers sont présents et accessibles, du nécessaire pour la cuisson à celui pour le repassage. Précisez si vous fournissez le linge de lit ainsi que les draps de bains.  

Côté confort, indiquez la présence d’une douche à l’italienne, d’une baignoire, d’équipements de bien-être et bien sûr d’une piscine. De potentiels jeux d’enfants (balançoire, jeux de société, etc.), un équipement multimédia particulier ou la présence de la fibre méritent par ailleurs d’être mentionnés.  

Dépersonnalisez le logement 

Cela peut paraître évident, mais il est utile de préciser que dans le cas où vous mettriez en location votre résidence principale, aucun objet de valeur ne doit y rester. Argent et bijoux notamment, sont à emporter ou à stocker ailleurs car en cas de vol, il vous faudrait apporter la preuve de leur présence dans les lieux et de leur disparition durant le temps de la location. La prévention est ici la meilleure stratégie. 

Le conseil est valable pour les objets trop personnels, qui pour leur part pourraient ne pas correspondre aux goûts décoratifs de l’arrivant. Photos de famille, bibelots d’un goût marqué et autres symboles de votre vie ne doivent pas figurer dans chaque pièce, ils gêneraient le locataire et le mettraient mal à l’aise. 

Enfin, il vous faudra faire de la place dans les armoires pour les affaires des locataires, et ce dans chaque chambre allouée. Rien ne vous empêche au besoin, de maintenir une chambre fermée à clé, qui contiendrait l’ensemble de vos affaires et ne participerait pas de la location. Forcer cette porte reviendrait à commettre une effraction et une plainte pour vol pourrait être défendue face aux autorités.  

La règle générale est de ne laisser dans le logement, que ce qui sert à tous. Le nécessaire pour cuisiner, dormir, se laver, ainsi que les équipements d’agrément. Tout le reste ne concerne que vous et gênerait le locataire. 

Vérifiez que votre assurance couvre la location occasionnelle 

Si la plupart des assurances habitations couvrent la présence d’un tiers quelconque dans votre logement, il est beaucoup moins évident qu’un locataire ponctuel soit couvert par votre multirisque. Et certains touristes étrangers n’ont pas forcément d’assurance responsabilité civile, pensez donc bien à prévenir votre compagnie d’assurance de cette situation.

Une garantie ponctuelle pour la durée du séjour, ou pérenne si vous louez régulièrement des nuitées dans l’année, est la meilleure solution. Rapprochez-vous de votre assureur pour connaître les démarches et le coût associé.

Prévenez d’éventuels dommages et abus 

Un état des lieux, à l’entrée et à la sortie, vous assurera de retrouver votre bien et tout ce qu’il contient dans l’état de départ. Ce document a par ailleurs l’avantage de pousser les locataires à prendre soin de vos affaires, par crainte des sanctions applicables.

A ce sujet, vous êtes en droit de demander un dépôt de garantie, duquel vous pourrez déduire le montant des réparations et de remplacement d’objets dégradés durant le séjour.

Prenez garde également, à l’utilisation de vos abonnements : la vidéo à la demande de votre box ou votre forfait de téléphone fixe pourraient vous valoir une facture à laquelle vous ne vous attendez pas ! Par précaution, limitez l’utilisation du téléphone via votre opérateur, afin de ne garder que les actions illimitées. Pour la VOD, vous pouvez simplement empêcher son utilisation grâce à un code de protection.

Attention à la loi !  

Elle vous permet de louer votre résidence principale à un tiers, dans la limite de 120 jours par an. Au-delà, vous devrez effectuer un changement d’usage du bien. Par ailleurs, contactez votre mairie pour vous assurer de la liberté de louer : dans certaines agglomérations, une autorisation est nécessaire. Un numéro est alors attribué au bien, qu’il faudra faire apparaître sur toutes les annonces et communications.

Un oubli peut coûter cher : jusqu’à 5 000 € en cas d’absence de numéro d’enregistrement sur l’annonce, voire 10 000 € si le plafond des 120 jours est dépassé.

Notons également que si vous êtes locataire, vous pouvez également sous-louer le bien. Il faudra alors obtenir une autorisation écrite du propriétaire, sous peine de voir votre bail résilié et de devoir lui rembourser les sommes perçues.

Confier les clés de sa maison à des inconnus est à déconseiller aux personnes angoissées de nature. Pour les autres, c’est un excellent moyen de gagner un pécule pour financer ses propres vacances, qui permet en outre un gardiennage à l’œil de la maison. Tout bénéfice donc, pour peu que le bien soit retrouvé dans l’état espéré. N’oubliez pas de déclarer les sommes perçues auprès des services fiscaux, dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux s’il s’agit d’un logement meublé (les logements vides relèvent eux des revenus fonciers). Vous voici prêt à rentabiliser les vacances !