Acquéreurs immobiliers : les critères plébiscités à la rentrée 2021

Une année et demie de crise sanitaire a bouleversé les habitudes des Français en matière d’achat immobilier. Les citadins souhaitent s’évader des villes, les logements demandés sont plus grands, contiennent davantage d’extérieurs, bref : les agents immobiliers doivent adapter leur offre et les investisseurs locatifs prendre garde à répondre à la véritable demande.

Pour faire le tri, Se Loger a procédé à une étude révélant selon quels critères le plus grand nombre affirme envisager son projet immobilier pour la fin 2021. Réalisée auprès de 3 000 futurs acquéreurs ayant déjà engagé une démarche auprès d’un agent immobilier, l’étude révèle une tendance pouvant se résumer en 4 points principaux.

#1 Plus d’un projet sur deux concerne une maison

Nous l’évoquions plus haut, et cette tendance déjà remarquée en 2020 après le premier confinement semble s’établir durablement. Malheureusement pour les appartements de grande taille, la maison gagne la préférence des acquéreurs grâce au volume plus important et bien sûr, car les balcons et terrasses s’y voient le plus souvent complétés par un jardin à la verdure tant convoitée.

Les petites surfaces seront probablement moins pénalisées par cette tendance, du fait que ces acquisitions sont souvent réalisées faute de moyens plus conséquents, ou par une typologie de population souhaitant activement les acquérir : les jeunes et les investisseurs, voire les personnes âgées désirant se loger au plus près des structures médicales de la ville et n’ayant plus besoin d’un grand logement.

L’étude de Se Loger précise que les actifs ayant connu le télétravail sont particulièrement concernés par le désir de maison, la tranche d’âge des 35-49 ans en tête. Une personne sur quatre seulement recherche un appartement. A noter également qu’une partie des franciliens souhaitent s’établir dans une autre région.

#2 La campagne voit son intérêt quadrupler

Ce qui nous amène au deuxième point : l’attrait pour la campagne et bien évidemment, l’exode urbain observé concerne l’ensemble des grandes métropoles françaises et non seulement l’Île-de-France. Se Loger nous apprend qu’un tiers des projets d’achats visent des villes de moins de 20 000 habitants, et que 20% des acquéreurs souhaitent intégrer une zone rurale.

Il ne s’agit cependant pas d’un rejet de la ville en tant que telle, mais plutôt du désir d’intégrer des villes moins denses ou leur proximité. Les Français espèrent y trouver moins d’embouteillages, davantage de verdure, tout en conservant un certain niveau de loisirs, de culture, ainsi que la possibilité d’offrir de bonnes études aux enfants. Cette tendance s’annonce durable, elle a d’ailleurs démarré avant même la crise sanitaire qui en a simplement agrandi l’ampleur en un court laps de temps.

Des villes autrefois moins prisées comme Angers, Libourne, Le Mans ou Laval gagnent ainsi des habitants le plus souvent issu d’autres métropoles de la même région. Les prix de l’immobilier, plus raisonnables que dans d’autres villes de taille comparable, n’y sont certainement pas étrangers. Les acquéreurs ont majoritairement entre 30 et 45 ans, désirent rester près des lignes ferroviaires et disposer d’une connexion Internet performante.

#3 Des logements plus spacieux

La proximité constante, parfois pesante lors des différents confinements, avec les autres membres de la famille a une conséquence directe : les demandes de logements comportent une pièce de plus que la normale. Cette tendance peut également s’expliquer par le développement du télétravail et la nécessité d’installer un bureau à la maison.

On peut supposer que cela aura un impact positif sur la vente de biens dans l’ancien, laissant la possibilité d’effectuer des travaux (81% des acquéreurs y sont ouverts). Il est plus difficile de créer une pièce supplémentaire dans un bien neuf, dont les pièces correspondent au mode de vie actuel et ne laissent pas de place inutilisée. Les budgets conséquents pourront toutefois privilégier l’achat dans le neuf avec le nombre de pièces désirées.

#4 Le budget n’est pas cause d’inquiétude particulière

Dix-huit mois de crise sanitaire ont permis à notre société et son économie, de s’adapter à un fonctionnement légèrement différent d’avant. L’inquiétude n’est plus à l’ordre du jour, et la consommation a repris bon train, tout comme les investissements et l’emploi.

C’est sans doute ce qui explique que 24% des acquéreurs et 21% des vendeurs comptent sur une amélioration de leur pouvoir d’achat d’ici la fin de l’année. Ils n’étaient respectivement que 11% et 8% en avril 2020 ! Plus de la moitié d’entre eux par ailleurs, visent une stabilité de leurs moyens.

Le marché immobilier se porte toujours bien, et les prix poursuivent leur ascension. Cela n’a toutefois pas une grande incidence, puisque comme décrit précédemment, les Français se tournent vers des villes moins cotées. A budget égal, ils sont donc en mesure d’acquérir le jardin rêvé et la pièce de plus nécessaire. 

Cette enquête menée par Se Loger a ceci d’intéressant, qu’elle est susceptible d’encourager à sa lecture² les agents immobiliers à revoir leur copie. En profitant de l’aubaine pour partir s’installer sur un secteur moins concurrentiel mais de plus en plus prisé de la clientèle par exemple. Ou simplement en mettant l’accent (et davantage de moyens) sur la recherche de biens plus adaptés à l’évolution de la demande. Tendance à suivre !