Rénovation immobilière : bien remplacer ses menuiseries

Les menuiseries constituent, dans une maison comme dans un appartement, des éléments clés ayant un impact important sur le ressenti de bien-être au sein du bien immobilier, comme sur sa qualité technique et la sécurité qu’il offre. Au moment d’en choisir de nouvelles, la réflexion doit être sérieuse et éclairée.

Sans être un spécialiste du bâtiment, il est possible d’acquérir des connaissances suffisantes pour faire le bon choix ou du moins, valider les propositions du prestataire selon le contexte et pour répondre au mieux aux besoins évoqués. Zoom sur les menuiseries, leur rôle et la bonne manière d’envisager leur remplacement.

Les menuiseries, c’est quoi ?

Pour schématiser le plus simplement possible, les menuiseries sont l’ensemble des bois (ou autres matériaux choisis) œuvrant à la décoration d’un intérieur ou marquant la fin du bâti. Les menuiseries extérieures sont les éléments servant à obstruer et étanchéifier les ouvertures volontairement créées dans le bâti d’une construction : portes et fenêtres, sur lesquelles nous concentrerons notre attention ici, plutôt que sur les menuiseries intérieures comme l’escalier ou le dressing intégré.

Les menuiseries séparant le bien de l’extérieur (et cela peut être vrai pour les portes et verrières de séparation interne) jouent un rôle clé pour le confort au sein de l’habitation. Il est alors question d’isolation thermique, phonique, et de luminosité apportée.

La sécurité est également au cœur de la conception des menuiseries : en tant que points faibles du bâti, il est primordial de les équiper de systèmes anti-effraction et de les choisir, de manière générale, solides.

Portes comme fenêtres sont constituées d’un bâti, inséré dans l’ouverture de la maçonnerie à laquelle il s’arrimera, et d’une partie ouvrante pour laisser un passage pour les personnes, l’air, la lumière.

Bien penser son projet de remplacement de menuiseries

Remplacer des menuiseries vieillissantes ou en installer de nouvelles à la suite de la création d’ouvertures par exemple, implique une vraie réflexion pour adapter ses choix à ses besoins réels.

Définir ses attentes en termes de confort

En premier lieu, les menuiseries doivent éviter les fuites thermiques. Mal isolées, elles nuiront au confort ressenti au sein du logement et rendront le système de chauffage moins efficace. Pour la performance intrinsèque au matériel, les professionnels se réfèrent à un système de coefficient sur lequel nous reviendrons. Il est également indispensable de parfaitement calfeutrer les potentielles fuites d’air autour du cadre de la menuiserie.

Par ailleurs et s’il s’agit de fenêtres, il conviendra d’opter pour un vitrage offrant un niveau de luminosité suffisant au regard de ses exigences personnelles. Certaines fenêtres sont en effet plus opacifiantes que d’autres, ce qui peut être dû aux types de vitres (fumées notamment), à la forme du bâti (privilégiez si possible une fenêtre à simple battant et limitant ainsi les obstacles à la lumière du jour) ou au nombre de vitres (le double vitrage est de mise, mais pas nécessairement le triple).
Côté portes, il est également possible de les choisir avec un vitrage intégré, généralement opaque à la vue mais apportant un complément de luminosité.

Enfin, l’esthétique intérieure comme extérieure sont importantes et plusieurs matériaux (bois, aluminium et PVC) sont utilisés, chacun pouvant être décliné en de multiples formes et couleurs.

Attention aux règles esthétiques restrictives

Au sujet de l’esthétique, précisons qu’en cas de bien sis en copropriété, des règles peuvent s’imposer à un propriétaire par le collectif qui souhaite conserver une harmonie d’ensemble. Un changement de menuiseries peut alors être encadré par le règlement de copropriété ou nécessiter un accord lors d’une assemblée générale.

Un bien individuel peut également être concerné, dans la mesure où la déclaration préalable de travaux à réaliser auprès de la mairie peut conduire cette dernière à désapprouver le projet. Dans les faits, une attention est surtout portée en secteur sauvegardé.

Tenir compte des aspects pratiques

Les menuiseries peuvent être conçues de diverses manières, dans le but de s’ouvrir de la façon la plus pratique selon le contexte. Vous retrouverez :

• Les menuiserie ouvrant classiquement à la française, munies d’un seul, 2, 3, ou même 4 vantaux ;
• Le système coulissant, lui aussi potentiellement muni de plusieurs vantaux ;
• La menuiserie oscillo-battante ;
• Le système d’ouverture à galandage.

Quel coefficient d’isolation retenir ?

Restons sur l’aspect technique et revenons sur l’isolation, essentielle dans le contexte actuel de hausse des prix du chauffage et de protection contre la chaleur en période estivale. Si un objectif de gain de performance énergétique est poursuivi, ce qui sera généralement le cas, un coefficient d’isolation correct sera gage d’une meilleure notation ultérieure sur le DPE.

L’indice, appelé Uw et tenant compte de la performance thermique du cadre (Uf) et de celle du vitrage (Ug), est exprimé en watt par mètre carré kelvin [W/m²K]. Plus il est bas, meilleure est l’isolation. Selon la zone géographique et l’orientation de la menuiserie, le coefficient idéal peut varier.

Les normes actuelles encouragent cependant à choisir un Uw compris entre 1 et 1,3 W/m²K. Pour la petite histoire, les fenêtres en simple vitrage des années 1970 avaient un indice pouvant atteindre 6 W/m²K !

Ajoutons à cela l’indice Sw, qui décrit la pénétration de l’énergie solaire – et donc de la chaleur – permise par le vitrage. Il est compris entre 0 et 1 et si un coefficient élevé permet de profiter de la chaleur du soleil d’hiver, il deviendra utile de protéger ses menuiseries de l’ensoleillement l’été, par le biais de volets, d’un store banne, d’une pergola ou par une végétation ombrageuse par exemple.

Les obligations légales

Outre l’attention à porter aux biens en copropriété, un projet peut être soumis à l’approbation des pouvoirs publics. Pour le remplacement de menuiseries, le dépôt d’une déclaration préalable de travaux auprès de la mairie est ordinairement suffisant. Sans contre-indication signifiée par l’autorité publique dans les 30 jours suivant le dépôt, le projet est réputé accepté.
La démarche n’est pas obligatoire si la menuiserie est remplacée à l’identique mais dans les faits, le cas se présente peu car les technologies évoluent.

Il pourra être nécessaire de déposer un permis de construire, si les travaux s’accompagnent d’un changement de destination du bâti. Par exemple, si la vitrine d’un commerce est remplacée par un mur nanti de fenêtres en vue de le transformer en immeuble d’habitation, ou si un garage se voit équipé d’une baie vitrée pour le transformer en pièce à vivre.

Si le bien est situé en zone classée, les règles d’urbanisme sont plus contraignantes : une prise de renseignements auprès du service urbanisme de la mairie apporte les précisions nécessaires.
En fonction du Plan Local d’Urbanisme, des coloris, matériaux et types de menuiseries peuvent être interdits ou au contraire, imposés. Plusieurs exemples sont bien connus en France : les volets du pays basque seront nécessairement rouges, tandis que ceux de l’île de Ré seront verts !
Outre la déclaration préalable de travaux ou le permis de construire, l’avis d’un architecte des Bâtiments de France doit être sollicité dans certains cas. Si favorable, il remet un permis en secteur sauvegardé valable 3 ans.

Les aides financières accessibles en 2023

Plusieurs aides peuvent permettre de réduire la facture ou de faciliter le paiement lors du remplacement de menuiseries. Dans tous les cas, elles seront accessibles à la condition de faire appel à un professionnel ayant obtenu le label Reconnu Garant de l’Environnement (RGE). Pour la vérification, un annuaire en ligne des sociétés labellisées est tenu à jour par le gouvernement.

Il est alors possible de compter sur des subventions octroyées par :

• Ma Prime Rénov’, qui regroupe l’ensemble des aides publiques à la rénovation. Le dispositif permet de toucher un montant d’aide dépendant des ressources du foyer, et se décline en Ma Prime Rénov’ Sérénité avec un financement pouvant atteindre jusqu’à 50% du montant HT des travaux, si un gain de performance énergétique d’au moins 35% est constaté.
• Les certificats d’économie d’énergie (CEE) qui donnent accès à des primes financées par les producteurs d’énergie. Attention, un dossier doit être monté auprès d’une entreprise avant toute signature de devis.
• Les chèques énergie, destinés aux plus modestes, initialement pour faciliter le paiement des factures d’énergie. Ils peuvent être transformés en chèques servant à financer des travaux d’isolation.
• Les collectivités locales, qui peuvent allouer diverses aides dont le détail est à demander en mairie.

Par ailleurs, les prêts à taux zéro peuvent aider à financer le projet de remplacement des menuiseries, tout comme la TVA à 5,5% qui est directement appliquée par les professionnels.

Des menuiseries vieillissantes sont non seulement délétères pour le confort, mais grèvent également le budget par les surcoûts de chauffage (ou de climatisation) entraînés. Investir dans des portes et fenêtres aux performances accrues est rentable sur le long terme, et accroît de plus l’attractivité du logement pour les propriétaires bailleurs. Tout le monde y gagne !