Les maisons à Colombage

Les maisons à colombage, véritable bijou d’architecture et patrimoine historique, sont présentes dans différentes régions françaises. Les maisons à pans de bois sont construites sur une ossature bois ; et l’hourdage, utilisé dans la construction des murs, a un rôle de remplissage et de raidisseur. Qui ne s’est jamais posé la question de savoir comment et pourquoi sont nés ces édifices hors du commun ? Pour vous, nous avons résolu l’énigme des maisons à colombage…

Un peu d’histoire…

Le mot colombage vient du latin columna dont le [n] se prononce [b] et signifie colonne. Ce type d’habitation était courant dès l’époque romaine. A l’époque gothique, ces demeures comprenaient le plus souvent une boutique au rez-de-chaussée, les étages étaient construits en encorbellement et les toits avaient pignon sur rue. La période de la Renaissance a marqué la disparition des encorbellements, on utilisait de plus en plus la pierre et les décors étaient inspirés des décors italiens.

Aujourd’hui, la France compte parmi son patrimoine architectural, de nombreuses maisons à colombage dans plusieurs de ses régions. En Normandie par exemple, la maison rurale traditionnelle est longue et de plain pied (une longère), ses toits sont recouverts de chaume; la maison citadine est construite à l’aide de longs poteaux verticaux et rapprochés. En Bretagne, certaines villes ont conservé leur héritage architectural médiéval comme Dinan et Rennes. D’autres régions sont aussi dotées de maisons à colombage telles que l’Anjou, la Touraine, le Centre (Bourges), le Pays Basque ou encore l’Alsace.

Des constructions intelligentes
Cette architecture a été réalisée pour pallier aux problèmes liés aux séismes. En effet, la structure souple et mobile de ces maisons parasismiques évite les effondrements lors de tremblements de terre. De plus, les maisons à colombage respectent un équilibre végétal harmonieux grâce à l’utilisation de matériaux simples et facile d’accès. Le bois était aussi la solution la plus économique.
Chaque maison est unique de par leur esthétisme particulier. Les poutres sont disposées de différentes façons suivant les maisons par soucis de symétrie et d’élégance. Les habitations reposent sur un solin de pierre (silex) qui permet d’isoler le bois de l’humidité du sol et sont construites autour de deux principaux éléments. L’ossature bois est la structure-même de l’habitation, les poteaux tiennent à l’aide de sablières, aucun clou n’est utilisé. Les maçons utilisent du chêne car résistant et solide. Les murs sont remplis par un hourdage isolant et imperméable qui peut être fait de briques, de torchis ou de plâtre. Le torchis permet d’évacuer l’humidité du bois et gonfle par temps de pluie, ce qui forme naturellement un joint entre le remplissage et le bois. Ainsi, la structure devient totalement étanche.

Différentes techniques de construction ont été utilisées au fil du temps, avec la volonté de toujours améliorer la technique précédente :

– La technique des bois longs
La technique des bois longs était courante au Moyen-âge. La structure était construite à l’aide de poteaux verticaux uniques du bas vers le haut de la maison. Les pièces horizontales étaient ensuite assemblées aux poutres verticales. Cette technique relativement simple a été rapidement abandonnée. Les maisons étaient construites à même le sol sans aucune isolation, le bois pourrissait donc rapidement. A partir du XIIIème siècle, le bois long se faisait plus rare, surtout dans les villes médiévales où il était plus difficile de transporter de longues poutres dans les rues.

– La technique des bois courts
Les poutres utilisées, plus petites, facilitent la construction des édifices à colombage. Un poteau correspond à un niveau de la maison.

– La technique de l’encorbellement
L’encorbellement permettait dès le XIVème siècle de porter une charge en surplomb. Un ou plusieurs étages se trouvaient en saillie sur le rez-de-chaussée. Cette technique de construction permettait de gagner de la place dans les étages et d’éviter que les eaux de pluie ne s’écoulent sur les murs inférieurs. Cependant, les encorbellements limitaient la circulation de l’air (notamment en cas de maladies comme la peste), les rues médiévales étaient encore plus réduites et donc plus sombres, et les incendies se propageaient aussi beaucoup plus facilement.

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