Le Carnaval de Dunkerque

Les rues envahies par une foule colorée et joyeuse dont les parapluies et les déguisements floraux sont à l’honneur, bienvenue au carnaval de Dunkerque ! Pendant près de trois mois, la ville vivra au rythme endiablé de la fête. Un carnaval qui fait du bruit pour un évènement encré dans le patrimoine culturel du nord de la France.

Mais d’où vient cette tradition ?

Il faut remonter au XVIIème siècle lorsque Dunkerque venait d’être rattachée au royaume de France, auparavant ville anglaise. Les pécheurs qui avaient pour habitude de pécher les harengs dans la mer du Nord, se tournèrent alors vers la pêche à la morue, et s’écartaient ainsi de la concurrence hollandaise. Ces derniers partaient donc en expédition plusieurs mois de l’année d’avril à septembre, sans être certain d’en revenir. C’est pour cette raison tout d’abord qu’ils touchaient leur salaire, et que la veille du départ, un grand repas était organisé. Les pécheurs partant le lendemain, ces derniers avaient pour habitude d’emprunter les vêtements de leurs femmes.

En quoi ça consiste ?

Les carnavaleux mettent un point d’honneur à se déguiser. Ils ne reculent devant aucune créativité pour trouver leur parfait « clet’che » et se fondre dans la masse colorée et fleurie. Une pluie de « berguenaeres » se répand dans les rues de la ville ; ces parapluies font entièrement partie du folklore dunkerquois. Ils sont d’ailleurs aux couleurs des différentes associations, permettant aux participants de se reconnaitre parmi la foule. Ces associations sont d’ailleurs celles qui organisent ce carnaval chaque année.

Vu de l’extérieur, cela ressemble à un grand capharnaüm, avec cette foule gigantesque et agglutinée, mais quand on y regarde de plus près, l’organisation y est bien présente, les carnavaleux défilent au rythme du tambour-major en tête, suivi des musiciens, qui montrent le parcours à suivre.

Régulièrement, les carnavaleux s’éloignent du défilé pour rejoindre les « chapelles », ces maisons d’habitants, ouvertes à ceux qui veulent venir boire et manger en toute convivialité. Des bals sont organisés par les associations pour le plus grand plaisir de tous. Les carnavaleux participent également avec joie au discours du maire devant l’hôtel de ville et au lancer de harengs fumés, un clin d’œil à la pêche d’antan, essayant d’attraper le homard en plastique lancé par le maire pour l’échanger avec un vrai homard ! Le « rigodon » sonne le chahut final de ce carnaval et consiste en la reprise de tous les airs du carnaval. Très solennel, les carnavaleux ont pour habitude de s’agenouiller, leur chapeau sur le cœur.

Pourquoi ne pas participer cette année à un carnaval placé sous le signe de la bonne humeur et gouter à cette convivialité si chère à cette région.