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Taux d’intérêts immobiliers en 2021 : évolution et tendance

18 octobre 2021

L’année 2020 a démontré une relative stabilité des taux d’intérêts pour les emprunts immobiliers, malgré la pandémie et les craintes qu’elle a fait peser. En 2021, la reprise plus concrète de l’activité permet d’entrevoir la direction que prend le marché du prêt immobilier pour les mois à venir, grâce à l’évolution des taux observée précédemment. Remettons ces données en perspective, afin de nous projeter et d’estimer si la fin 2021 s’annonce une période propice à l’engagement d’un projet d’acquisition d’un bien.

Un démarrage 2021 sous le signe de la baisse des taux

Pour mesurer l’impact de l’évolution actuelle des taux, replaçons tout d’abord l’année 2021 dans le contexte bancaire historique des années précédentes. Si l’on prend quelques repères-clés, nous noterons des taux moyens constatés de l’ordre de :
• 1,32% en avril 2019,
• 1,11% en décembre 2019,
• 1,27% en juin 2020,
• 1,15% en décembre 2020.

Le début de la crise sanitaire est marqué par un sursaut des taux d’intérêts, facilement expliqué par les inquiétudes relatives à un possible effondrement des prix ou de la demande. On voit cependant qu’il n’aura pas fallu attendre la fin de l’année pour que le taux moyen reparte à la baisse. Il est donc tout à fait intéressant de vérifier si cette tendance s’est poursuivie cette année, et la réponse est oui : dès le démarrage de 2021, le taux moyen s’est établi à 1,13% au premier trimestre.

Une nouvelle diminution des taux observée à chaque trimestre

Le deuxième trimestre a de nouveau surpris les spécialistes, avec un taux moyen descendu à 1,06% en mai puis en juin, soit une diminution de 9 points de base par rapport à décembre dernier.

Une distinction peut être faite selon le niveau de revenu des ménages. Les acquéreurs gagnant moins de 3 fois le SMIC ont ainsi conclu leurs prêts, en moyenne, à 1,11% tandis que ceux dont le revenu est compris entre 3 et 5 SMIC ont obtenu 1,04%. La palme revient aux revenus de plus de 5 SMIC qui, à 0,94% en moyenne, ont obtenus des taux franchissant le plancher des 1%. Même sur 25 ans, cette catégorie parvient à rester sous ce seuil symbolique. Cet effort consenti par les banques s’explique par le risque moindre à prêter aux personnes les plus fortunées.

Au troisième trimestre, les taux accusent à nouveau une légère diminution, pour un placement moyen à 1,05%. Toutefois, la tendance se poursuit à la baisse, surtout si l’on considère que ces taux sont accordés pour des durées connaissant une hausse relativement importante : 237 mois en juin, contre une moyenne de 231 mois au premier trimestre.
Le mois d’octobre semble battre de nouveaux records, avec des taux prévisionnels à 0,78% sur 15 ans, 0,96% sur 20 ans et 1,16% sur 25 ans. Ils atteindraient même respectivement 0,52%, 0,63% et 0,89% sur les mêmes durées pour les dossiers les plus solides.

Est-ce le bon moment pour emprunter ?

Si vous vous posez la question, gardez bien à l’esprit que 2021 présente non seulement des taux plus avantageux que ceux observés depuis le début de la pandémie, mais même inférieurs aux taux de 2019. A contrario, moins de prêts sont accordés : 13,6% en moins au premier semestre 2021, comparé au premier semestre 2019 (le recul avait bien entendu été plus important encore en 2020).

L’enseignement qu’il faut en tirer est que les banques se montrent plus sélectives. Outre les recommandations de rigueur du HCSF sur le taux d’endettement, formulées dès 2019, les établissements bancaires tiennent à écarter les dossiers les plus à risques, dans un contexte où l’économie d’un ménage peut aussi basculer à cause de l’aspect sanitaire conduisant plus facilement à une incapacité de travail ou à des difficultés économiques accrues. Ce sont les demandeurs les plus jeunes et les plus précaires qui font les frais de cette politique, adoptée par des banques moins enclines à faire confiance.

Néanmoins, les mêmes banques doivent atteindre leurs objectifs élevés de prêts à accorder pour l’année, et sont en conquête active de dossiers de financement. Fin 2021, il sera vraisemblablement possible de négocier des taux historiquement bas, à la seule condition de montrer patte blanche et un dossier en acier trempé.
Notamment, une stabilité professionnelle avérée, un bon niveau d’apport personnel (10% a minima, 20% pour davantage de sérénité) et un taux d’endettement sous la barre des 35% seront des conditions impératives. Prévoyez également de présenter des relevés exempts de soldes négatifs sur les trois derniers mois, et soldez si possible tous les autres prêts que vous pourriez avoir en cours.

La hausse des prix immobiliers continuant sa course, il semble hasardeux de patienter six mois de plus pour lancer un projet qui peut connaître aujourd’hui les conditions de financement les plus avantageuses jamais accordées. D’autant que les taux devraient d’ailleurs logiquement remonter sous l’impulsion de l’inflation déjà repartie à la hausse : ce répit – ou cette inertie – semble un moment propice à la concrétisation d’une acquisition !

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