Chaleurs estivales : comment préserver sa maison et son confort ?

Les prévisions sont sans appel et l’inconfort se fait déjà sentir : nos étés sont amenés à devenir de plus en plus chaud et les vagues de chaleur extrême, plus fréquentes. L’ensemble du pays est concerné et la migration des vacanciers, voire des résidents, vers la Bretagne ou la Normandie semble ne pas suffire à éviter d’en subir les effets.

Jusqu’à présent, la résilience face à la chaleur n’était pas un critère mis en avant dans la construction de logements, mais cela ne manquera pas de le devenir dans les prochaines années. En attendant, certains bons réflexes et aménagements peuvent aider à mieux supporter la chaleur et à préserver un certain niveau de fraîcheur au sein de nos habitations. Voici nos 6 conseils pour y parvenir.

#1 Limiter l’entrée de chaleur dans le bien immobilier

Démarrons par un principe de base : un logement ne doit pas obligatoirement se transformer en four inconfortable dès qu’un pic de température se présente à l’extérieur. Exit la solution de facilité qui consiste à climatiser l’ensemble de nos bâtiments : elle n’est bonne ni pour l’environnement, ni pour nos budgets. La stratégie doit plutôt s’axer vers une conception différente des biens immobiliers.

Des matériaux résistants à la chaleur

Pour les ménages envisageant de faire construire comme pour ceux prévoyant une rénovation, l’utilisation de matériaux plus résistants à la chaleur devient une évidence : en refusant d’emmagasiner la chaleur, ils éviteront de la transmettre à l’intérieur du bâtiment et aideront ainsi à préserver un air plus frais au sein de l’espace de vie. Il est question des matériaux de la toiture, des murs, et jusqu’à la couleur de la peinture qui les recouvre. Une peinture blanche présentera ainsi un albédo bien plus élevé qu’une peinture de couleur sombre, et renverra donc une grande partie du rayonnement solaire et la chaleur associée, vers l’atmosphère. En ville, cela peut notamment éviter la formation d’îlots de chaleur urbains, phénomène décuplant la nuisance des canicules.

Une isolation plus performante

En complément des matériaux structurels, l’isolation du bien immobilier sert aussi bien à conserver la chaleur en hiver, qu’à l’empêcher d’entrer en été ! Il convient donc de la renforcer si nécessaire, à l’aide des procédés les plus modernes et donc, les plus efficaces. Les combles peuvent être visés, notamment en soufflant une épaisseur de laine de bois ou autre, de manière homogène. Le plancher et les murs sont également concernés.

Petite astuce : si l’ajout d’une épaisseur isolante semble pertinent, envisagez de l’appliquer par l’extérieur et de la doubler d’un joli bardage. Le bénéfice est triple : une isolation complète par l’extérieur limite considérablement la formation de ponts thermiques, évite de perdre de l’espace habitable à l’intérieur de l’habitation, et anéantit la nécessité d’un ravalement de façade.

#2 Miser sur des menuiseries performantes, et protégées

Etape suivante pour inviter la chaleur à rester au-dehors : rendre les menuiseries imperméables à la hausse de température. Pour cela, il est possible d’intervenir sur les éléments qui les composent, et de les mettre en complément à l’abri du rayonnement solaire.

Des menuiseries plus performantes

L’entrée de chaleur dans un logement se fait évidemment et en premier lieu, par les ouvertures. Même fermées, les fenêtres constituent un point faible si elles ne sont pas bien isolées. L’encastrement de la menuiserie dans le bâti doit être hermétique (sauf pour l’aération indispensable), et les vitrage procurer une isolation suffisante au froid comme à la chaleur.

Préférez donc des fenêtres à double vitrage, voire à triple vitrage si vous envisagez de rendre votre logement « passif ». Attention toutefois à ne pas obtenir un effet contreproductif, si par exemple l’isolation est telle que vous n’ayez d’autre choix que d’ouvrir les fenêtres en hiver pour ne pas suffoquer de chaleur. Dans la majorité des cas, un bon double vitrage sera suffisant.

Sur les devis des artisans, vous retrouverez obligatoirement l’indice de performance thermique du produit proposé, matérialisé par le sigle Uw. Dans la mesure où il quantifie la déperdition thermique, il vous faudra rechercher l’indice Uw le plus faible : 1 à 1,3 sont des scores tout à fait pertinents.

L’attention est également à porter aux portes d’accès et aux baies vitrées qui, par leur taille imposante, peuvent d’autant plus influer sur l’isolation globale.

L’ajout de volets roulants

Une fenêtre, aussi performante soit-elle, peinera toujours à préserver le logement de la chaleur si elle est directement exposée au soleil. Pour renforcer l’isolation, des volets roulants abaissés aux heures les plus chaudes de la journée permettront d’empêcher le rayonnement solaire d’entrer et donc, de limiter l’afflux de chaleur.

Si l’installation est moderne, vous pouvez également envisager d’utiliser la domotique pour gérer automatiquement la position des volets roulants aux différentes heures de la journée, selon un programme que vous aurez défini au préalable.

#3 Préserver les abords du logement

Passons maintenant à l’extérieur de la maison ou de l’appartement. Selon le cas, des installations peuvent aider à créer un îlot de fraicheur autour du logement, qui recevra ainsi moins de chaleur. Car une terrasse, et encore davantage un balcon, peuvent rapidement se transformer en radiateurs en été !

En fonction de la superficie de la terrasse, l’installation d’une pergola et autres structures couvrantes, ou de stores bannes, sera à même de fournir une ombre bienvenue. N’hésitez pas à en prévoir pour toutes les surfaces du logement directement exposées au soleil.

#4 Végétaliser sa parcelle, et sa maison !

Il paraît qu’un arbre vaut cinq climatiseurs. Ce qui est certain, c’est que l’ombre et la fraîcheur dégagée par la végétation sont bien concrètement perceptibles, ce qui la rend plus efficace que n’importe quelle installation en dur que vous pourriez imaginer.

De nombreuses plantations sur votre terrain, proches de la maison ou non, favoriseront une résilience plus grande face aux pics de chaleur. Vos tonnelles et pergolas gagneront à être recouvertes d’une plante grimpante. Et si votre construction s’y prête, vous pouvez envisager de végétaliser la façade ou même le toit, pour un effet protecteur optimal.

#5 Faire construire avec une orientation particulière

Pour les futurs propriétaires ayant opté pour une construction neuve et libres de leurs choix, il semble aujourd’hui peu pertinent de s’exposer directement au sud. De plus en plus de maisons lui tournent le dos et choisissent une orientation septentrionale. Une autre option est de s’exposer est-ouest, pour bénéficier d’une exposition au soleil de certaines parties du logement, à des heures choisies.

Dans tous les cas, la position du soleil aux différents moments de la journée doit guider l’élaboration du projet, avec les aménagements nécessaires à l’obtention du confort thermique désiré.

#6 Les bons réflexes du quotidien

Si l’ensemble des aménagements cités sont extrêmement efficaces pour résister à un pic de chaleur ponctuel, la température intérieure finira invariablement par monter en cas d’épisode caniculaire d’une durée de plusieurs semaines. Pour préserver son confort en limitant l’usage des climatiseurs, certains réflexes sont à adopter.

Dormir au bon endroit

Puisque nous parlions d’orientation, ajoutons que disposer les chambres du côté est de la maison leur évitera de subir la pleine chaleur de l’après-midi. Il sera ainsi possible de ressentir une agréable différence de température au moment du coucher.

Dans l’idéal, une chambre au rez-de-chaussée sera généralement plus fraîche qu’en étage, puisque la chaleur monte. En l’absence de pièce dédiée, il reste possible de s’installer dans son salon pour quelques nuits en cas de canicule durable et si les nuits deviennent pénibles.

Aérer la nuit, calfeutrer la journée

Ne pas ouvrir ses fenêtres en plein après-midi est une évidence. Aérer le plus tard possible – ou le plus tôt – est également un réflexe à prendre. Si la température nocturne ne descend pas toujours sous les 20°C lors des épisodes de forte chaleur estivale, il sera néanmoins utile d’aérer juste avant l’endormissement si la température extérieure est inférieure à celle de la chambre.

Tôt le matin – le plus tôt possible – aérer l’ensemble des pièces est conseillé, avant d’isoler au maximum le logement pour conserver cette fraîcheur acquise. Refermer les fenêtres et les volets est donc alors de mise.

Utiliser des linges humides

Si malgré tout, la température intérieure est trop élevée et que vous ne disposez pas d’un climatiseur, les astuces de nos grands-mères peuvent vous sauver la mise. Notamment, associez au flux d’air (chaud) du ventilateur un linge humide disposé devant lui. L’air le traversant se rafraichira naturellement. Un linge humide disposé dans la pièce, même sans ventilateur, rendra d’ailleurs l’atmosphère plus agréable grâce à l’évaporation de l’humidité.

Accrocher un linge humide devant la fenêtre lors de l’aération du soir, pourra rafraîchir encore l’air avant la nuit. Vous pouvez enfin tenter de vous fabriquer un climatiseur artisanal, en disposant de la glace devant un ventilateur.

Débrancher les appareils électriques inutiles

Dernier conseil utile : ne laissez pas vos appareils électriques en marche si vous ne vous en servez pas ! Tous les appareils, téléviseurs, chargeurs, ordinateurs, etc. dégagent de la chaleur durant leur fonctionnement. Il est donc contre-productif de les laisser branchés, sans compter la dépense énergétique occasionnée qui n’est bonne ni pour votre porte-monnaie, ni pour la planète et l’actualité ne nous contredira pas !

Des grands travaux aux plus petits gestes, plus vous mettrez en place de mesures pour mieux résister aux vagues de chaleur, plus l’effet sera perceptible. A vous de jouer !