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Logement : quels travaux permettent des économies d’énergie ?

17 janvier 2022

La rénovation énergétique de l’habitat français est dans tous les esprits des propriétaires actuellement et fait par ailleurs couler beaucoup d’encre, tant sur les supports d’information que dans les textes de loi. L’enjeu est de taille : lutter contre le délabrement des logements au niveau national, rattraper le retard pris sur les normes européennes notamment, et adapter nos lieux de vie au changement climatique.  

Réaliser des travaux de rénovation, c’est également avoir la perspective de réaliser des économies d’énergie par la suite, diminuant d’autant le véritable coût de l’investissement de départ. Le confort gagné et la plus-value accordée au logement n’en constituent alors que d’autant plus des bonus. Encore faut-il définir quels travaux sont à réaliser, en fonction du contexte de l’immeuble concerné et dans l’optique de maximiser les économies d’énergie, pour des questions financières bien entendu, mais aussi pour gagner des places au classement du diagnostic de performance énergétique (DPE).  

Listons les types de travaux efficaces pour réaliser des économies d’énergie et qui, de plus, bénéficieront de subventions publiques permettant de maximiser les économies réalisées en diminuant l’investissement.  

#1 Remplacer ses menuiseries 

Elles jouent évidemment un rôle capital dans la capacité d’un logement à conserver la chaleur, comme d’ailleurs à la laisser à l’extérieur en été. Même si la plupart des fenêtres sont à ce jour équipées de double vitrage, la technologie progresse rapidement et les fenêtres d’aujourd’hui protègent bien mieux que celles d’il y a 20 ans – pour la petite histoire, le double vitrage existe depuis les années 1980. Remplacer l’ensemble de ses menuiseries – portes et baies vitrées donnant sur l’extérieur comprises – par du double vitrage moderne voire du triple vitrage, permettra sans aucun doute des économies d’énergie estimées entre 10% et 15% de la facture de chauffage. 

Lors du choix de vos futures menuiseries, intéressez-vous particulièrement au coefficient Uw, qui figure obligatoirement au devis. Il définit la performance énergétique du cadre et du vitrage, et l’isolation sera d’autant plus efficace qu’il est faible (car reflétant l’inverse de la résistance thermique). A minima, optez pour des menuiseries au coefficient Uw inférieur à 1,5. Une bonne performance situera cet indicateur vers 1,2 et les maisons dites « passives » sont susceptibles d’atteindre 0,8.  

Point subventions : pour le remplacement des menuiseries, la subvention du dispositif Ma Prime Rénov’ pourra atteindre 100 € par équipement pour les revenus les plus modestes, mais se cantonnera à 40 € pour les revenus intermédiaires. Au-delà de 38 184 € de revenus pour une personne seule ou 56 130 € pour un couple, plus aucune prime ne sera allouée. D’autres aides complémentaires peuvent être cumulées, retrouvez notre récapitulatif à la fin de cet article. 

#2 Isoler les murs 

Autre vecteur de perte de chaleur – ou d’entrée du froid – les murs d’une habitation demandent à être correctement isolés pour réaliser des économies d’énergie substantielles. Dans la plupart des habitations anciennes, une isolation par l’intérieur existe déjà : la doubler n’est pas une solution optimale si l’on considère la perte d’espace de vie engendrée. Retirer cette isolation existante pour la remplacer par des matériaux plus performants peut être une solution, mais lorsque cela est possible, il sera plus judicieux de la renforcer grâce à une isolation par l’extérieur.  

On estime le gain possible entre 20% et 25% de déperdition de chaleur en moins, pour une isolation par l’extérieur dont le coût avoisine les 150 € par mètre carré isolé. De grandes disparités sont possibles selon les devis réalisés : faites évaluer les travaux dans votre contexte par deux ou trois sociétés avant de déclencher une mission concrète.  

Point subventions : les aides peuvent amortir le coût de cette isolation jusqu’à 61€ par mètre carré.  

#3 Isoler les combles perdus 

L’air chaud devient plus léger et cherche à monter : isoler le toit reste encore la meilleure manière de limiter ses dépenses de chauffage. L’Ademe estime que 25% à 30% des déperditions d’énergie ont pour cause une fuite par la toiture, alors que les travaux d’isolation ne seront pas ici les plus coûteux, loin s’en faut. Si l’offre d’isolation à 1 € n’est plus subventionnée par le gouvernement depuis le 1er juillet 2021, d’autres dispositifs prennent le relai pour en limiter le coût.  

Point subventions : en ce qui concerne l’isolation des combles, on estime entre 28 € et 63 € par mètre carré le montant d’aides pouvant être obtenues. 

#4 Installer une pompe à chaleur air-eau 

Il s’agit ici d’un équipement utile avant tout pour le confort des occupants du logement, mais dont le retour sur investissement demandera bien des années. Si l’objectif est de réduire la consommation d’énergie, il sera néanmoins tout indiqué.  

Pour la petite histoire, une pompe à chaleur récupère grâce à un fluide frigorigène, les calories contenues dans l’air, l’eau ou le sol, à l’intérieur ou à l’extérieur du logement pour les restituer dans le système de ventilation ou celui de chauffe de l’eau sanitaire. A l’inverse du réfrigérateur, elle gardera le chaud et évacuera le froid (ou l’inverse en été si elle est réversible). Le procédé est à la fois écologique et moins coûteux en énergie « importée ». Les factures, comparées à celles d’un chauffage plus classique, peuvent diminuer de près de 1 000 € par an, selon la taille du logement bien évidemment.  

Le coût d’acquisition et d’installation quant à lui, est généralement compris entre 10 000 € et 15 000 €, mais peut être réduit par les subventions accordées.  

Point subventions : en cumulant les aides du dispositif Ma Prime Rénov’ et des certificats d’économies d’énergie (CEE), un ménage peut espérer réduire le coût d’installation de sa pompe à chaleur de 30% à 45%.  

#5 S’équiper d’un système solaire combiné 

Un système solaire combiné est une installation utilisant l’apport d’énergie de panneaux solaires, visant à assurer la production d’une partie de l’eau chaude sanitaire (chauffage compris donc). Dans les régions les plus propices, le système peut assurer 60% voire 70% des besoins d’une habitation : un système traditionnel reste donc indispensable en complément, mais la facture énergétique sera fortement réduite.  

Quant au prix de l’installation, il oscillera pour une maison de taille moyenne, entre 12 000 € et 18 000 €. Le calcul de rentabilité sera à faire, en déduisant de ce coût les économies effectivement réalisées.  

Point subventions : l’aide peut couvrir, pour ce type d’installation, jusqu’à 6 500 € de dépenses, parmi lesquels 2 500 € provenant des CEE.  

#6 Opter pour une rénovation globale 

Tous les travaux cités ci-dessus n’auront qu’un impact dérisoire si l’habitation concernée est une passoire thermique. Il sera alors nécessaire de procéder à une rénovation globale, incluant le plus souvent une isolation complète, le remplacement des menuiseries et l’installation d’un système de chauffe adapté et économique.  

La nécessité d’une telle rénovation doit être prévue dès l’achat et budgétisée correctement, mais elle pourra faire l’objet de subventions spécifiques complémentaires si un audit préalable est réalisé. Le coût sera compris, selon les matériaux choisis, entre 35 000 € et 70 000 € pour une habitation de 100 mètres carrés. Le gain sur les factures d’énergie est substantiel : jusqu’à 75% de dépenses en moins.  

Point subventions : la rénovation globale est éligible au dispositif Ma Prime Rénov’, qui pourra apporter un bonus de 7 000 € voire 8 000 € si l’habitation est classée F ou G au DPE. Les aides liées aux CEE peuvent également atteindre 7 000 €. 

Complément d’information sur les subventions  

Faisons un point plus global sur les dispositifs qui peuvent apporter un soutien financier en cas de travaux de rénovation. Chaque foyer devra réaliser une étude personnalisée car la presque totalité des subventions – et leur montant – sont conditionnées aux ressources du ménage ou au type de logement et de travaux. Il sera pertinent, en 2022, de s’intéresser :  

  • Au dispositif Ma Prime Rénov’ en premier lieu, en vigueur dans des conditions pratiquement identiques à l’année précédente pour 2022 et qui apporte une aide financière pour la plupart des travaux de rénovation. Attention toutefois, le dispositif Ma Prime Rénov’ exclut dorénavant de son périmètre d’intervention, les logements achevés depuis moins de 15 ans (contre 2 ans jusqu’à présent). 
  • A l’Anah (agence nationale de l’habitat) qui peut être sollicitée pour une éventuelle subvention supplémentaire. 
  • Aux banques susceptibles d’accorder des éco-prêts à taux-zéro (éco PTZ), sans conditions de ressources, si elles ont signé une convention spécifique avec l’Etat.  
  • Aux entreprises de fourniture d’énergie, susceptibles de proposer des aides dans le cadre des Certificats d’économies d’énergie. Il peut s’agir de primes, d’un prêt intéressant ou d’un conseil.  
  • Au chèque énergie, aide financière allouée automatiquement par le gouvernement en fonction des ressources du foyer et qui peut servir à payer des travaux de rénovation si vous en êtes bénéficiaire.  
  • Au dispositif Denormandie, prolongé jusqu’à fin 2022 et qui permet de bénéficier d’une réduction d’impôt en cas d’acquisition d’un logement à rénover dans certains quartiers. 
  • Enfin, certaines collectivités locales procèdent à des exonérations totales ou partielles de taxe foncière, conditionnées par la réalisation de travaux de rénovation.  

Rénover son habitation ou s’équiper d’une nouvelle installation de chauffe relève aujourd’hui d’un calcul savant tenant compte des coûts et avantages procurés, de l’étude du contexte précis, de la prise de valeur de l’immeuble et des subventions possibles. Une équation à résoudre qui, si elle est bien réalisée, peut permettre de définir les meilleures actions à mener pour trouver une rentabilité plus forte à long terme.  

Propriétaires occupants comme bailleurs sont concernés, et tous trouveront un intérêt financier à rénover. Avant de procéder, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la rénovation qui pourra vous apporter de précieux conseils, et veillez à recueillir plusieurs devis. A vous de jouer ! 

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